Il vaut la peine de faire un petit retour aux sources avec la Bible où cet instrument est mentionné déjà dans les premières pages de la Genèse : Youbal est en effet le père de ceux « qui jouent de la cithare et de la flûte
» (Gn 4,21). On sait aussi que c’est en jouant de la cithare que David calmait les crises du roi Saül (1 Sm 16, 23). Cette mention pourrait prêter à sourire si aujourd’hui beaucoup d’entre nous n’avaient fait cette expérience, ou personnellement, ou auprès de souffrants (mourants, malades, personnes âgées dans l’angoisse etc).
Le son de la cithare, c’est indéniable, apaise mieux que tout autre instrument les tensions intérieures.
Yedoutoune lui, «
prophétisait au son de la cithare
» (1 Ch, 25, 3). Il est tout aussi indéniable que
cet instrument ouvre à la transcendance.
Il accompagne la joie, mais aussi les larmes, comme il est écrit au livre de Job : «
Ma cithare sert à ma plainte et la flûte à la voix des pleureurs. »
C’est vrai.
La cithare accompagne tous les sentiments humains, lesquels sont nobles et dons de Dieu.
C’est évidemment dans le livre des psaumes que les occurrences sont les plus nombreuses, et nous retrouvons ici l’intuition d'un moine
d'En-Calcat,
Frère Patrice, qui consacra les trente dernières années de sa vie
à l'élaboration d'une cithare dont la mission seraitl'accompagnement des psaumes dans l'office divin.
Le psalmiste juif invitait déjà à rendre grâce « au Seigneur sur la cithare…
» (Ps 32, 2), tandis que le vieillard promet : « Et moi, je te rendrai grâce sur la harpe pour ta vérité, ô mon Dieu ! Je jouerai pour toi de ma cithare, Saint d'Israël !
» (Ps 70, 22).
Le psaume 97 est un véritable invitatoire : Jouez pour le Seigneur sur la cithare, sur la cithare et tous les instruments,(Ps 97, 5) ce que confirmera le psaume 150 : « Louez Dieu sur la harpe et la cithare.
»
Néanmoins, cette cithare biblique n'était pas semblable à la nôtre. Comment donc en est-on arrivé à notre Psaltérion à modulaeurs ?